Description: Pendant un mois, j’ai été confinée chez mes parents dans le Luberon (à Roussillon). Presque chaque jour je marchais, choisissant souvent des sentiers inconnus, mon but étant de venir à bout de tous les sentiers possibles qui bordaient la maison. J’ai alors commencé à décalquer chaque jour le tracé de mes errances sur de vieilles feuilles rosées. Ainsi j’ai gardé trace, comme un calendrier de cette période d’isolement. Le site reprend jour par jour, dans l’ordre, chacune de ces marches, pour vous faire aboutir à la source de ma fascination pour cet espace, un rocher au dessus de chez mes parents, où l’on épouse toute la vallée dans une exacte solitude.
Intention: Ce travail fait partie de mon projet de fin d ‘année. Il est une des facettes du miroir que j’essaie de créer de cet endroit. Comme un cabinet de curiosité, je fragmente l’univers sensible de ce lieu pour vous le transmettre par divers medium. Le site est donc une des entrées dans ce travail, mais le site restera incomplet tant que vous n’aurez pas pu également tenir un bol entre vos mains, vu la couleur de l’encre de galle, feuilleter les pages de mes carnets.
Contexte de présentation: Il se présente donc partie intégrante d’une exposition de mon travail céramique et graphique. Comme support immatériel de ma recherche. Etant de nature très attachée au support matériel de la création, ce travail web me permet d’apprivoiser une nouvelle sensibilité, celle de la création dissociée du toucher qui s’associe justement au caractère impalpable du sujet de l’exposition. Egalement le désir de refléter ces sensations multiples exigent une diversité de formes et supports.
Références: Alain Damasio: Les furtifs, 2019 et La horde du contrevent, 2006. Romans dans lesquels la sensorialité est exaltées. Dans lesquels chaque forme de matière vivante ou inerte est dotée de capacités vives, mais aussi car il m’a fait comprendre que je ne comprenais rien au web et qu’il serait intéressant d’y mettre le nez. - Jean Giono: Romancier provençal, ses récits expriment merveilleusement bien la brutalité du soleil sur les pierres sèches de Provence. - Jean-Jacques Rousseau: Les rêveries du promeneur solitaire, 1782. Pour des raisons qui me paraissent évidentes. L’écoute des sens, le bonheur ressenti. - Evelyne de Behr, Une chambre à soi ou la réalité du temp fragmenté, 2019 Maison des arts de Schaerbeek , concernant le format et le supports d’expositions. - Des marches, démarches, Frac Marseille, 2020. Visitée quelques semaines avant le confinement l’exposition m’a initiée à pousser mon regard sur l’expérience de l’errance.